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lundi 25 juillet 2011

L'éthique et l'actualité


Aviez-vous constaté que l'actualité pouvait montrer certaines limites de vos valeurs parentales et autant que votre éthique? Quand Michèle Martin se voit accorder la liberté conditionnelle, comme tout autre détenu, quand Agnès Pandy se voit retirer son bracelet électronique et quand DSK est mis en accusation pour agression sexuelle outre atlantique, nous sommes confronté à nous même.

En quoi ces affaires similaires ou différentes touchent-elles à notre parentalité? Avez vous lu les commentaires concernant Michèle Martin? L'appel à la haine, au meurtre qui a découlé de l'annonce? Le cœur d'un peuple blessé justifie-t-il de tolérer de tels comportements? J'ai un doute.
Agnès Pandy n'a pas motivé la sphère francophone européenne dans l'indignation. Et pourtant c'est elle aussi une criminelle toute cra-cra dans notre lecture émotionnelle.
On s'en tape un peu de Romain Hissel, mais pas que le jugement passe en appel. Aujourd'hui on le reconnait comme ayant eu une folie passagère. C'est vrai qu'un père défendant la cause des victimes de pédophilie et qui de l'autre coté en est un adepte... y a de quoi disjoncter.
DSK est condamné avant d'être jugé par certains, ou les théoristes du complot s'en donnent à cœur joie... Chacun omettant le délicat point: la victime. Qui d'entre vous connait son nom ?

Nous réagissons à l'actualité avec nos émotions. C'est inévitable. Mais nous en oublions les valeurs que nous voulons transmettre à nos enfants. Quand un parent choisit d'aborder sa parentalité dans le respect, il doit remettre en question ses jugements à l'emporte-pièce sur ce qui alimente la presse. Surtout si ces sujets touchent à l'instinct de protection que l'on a pour ses enfants.
Ét bien oui, l'appel à la haine contre Michèle Martin est surtout dû à la peur que notre progénitures passent entre les griffes de tel monstre.
Mais la peur comme maitre mot, dans certains cas et pas dans d'autres, n'aide pas à la clarté vis-a-vis de nos marmots. Ils nous entendent parler de ces sujets qui sont au cœur de la vie médiatique actuelle. Et ils ne sont pas stupides. Ils remarquent notre dichotomie. Nous sommes là, balançant nos belles pensées philosophiques. Vas y que « je te respecte », que « je t'aime », que « je te traite avec le même égard que j'attends pour moi », blablabla... Et puis , tout à coup se pointe un sujet controversé et j'agis en contradiction avec tous mes principes... quoi que ;))

Nos instincts de protection ont un sens. Jeter de l'huile bouillante sur Michèle Martin ne protègera pas nos enfants d'un monstre. Car ce ne serra pas elle qui touchera à nos enfants. J'ai ceci en tête :

« Elle croit que les mains d'une bête humaine qui tue se mettent à fumer
et que cette bête en a honte lorsqu'une jeune fille habite sa maison »
« Il était une fois » par Les Secrets de Morphée

Les monstres ne sont pas visibles, sinon, nous n'aurions pas aussi peur d'eux. Il est évident que nous ne vivons pas dans un monde de bisounours. Mais une dictature médiatique nous fait vivre dans la peur. Car, en tant qu'être sensible, nous ressentons la peur; et les média se font fort de l'alimenter. Cette émotion peut faire voler en éclat nos valeurs parentales, notre éthique. La peur déclenchent nos instincts primitifs, notre système de survie de « tuer-ou-être-tué ».

en tant que parent, Nous avons un large choix d'option, que vous ayez pris le chemin de la haine alimentée par la peur ou non. Et si nous commencions par parler avec nos enfants de cette peur pour eux, cette peur qui nous fait renier nos valeurs? Et si on leur parlait des causes qui sont en nous?
Si on n'a pas suivi le chemin de la haine publique, il faut aussi en parler. Car cette société dans laquelle nous refusons de bêler avec les moutons nous accuse alors de ne pas être capable de protéger nos enfants.
Quand je choisis de dire que je suis heureuse que Michèle Martin soit traitée avec les mêmes droits que l'oncle Henri qui n'a pas dénoncé son frère pédophile, c'est parce qu'au delà de ces faits, je veux les traiter dans l'égalité de droit. Car pour être moi-même traitée avec égalité dans tout ce que je fais, je dois accorder cette même égalité à tous. Je veux que mes libertés soient respectées et je ne veux pas transiger.

Je ne veux pas, sous prétexte d'avoir peur, changer la société pour perdre mes libertés. Je condamne moralement des positions. J'en parle. Mais, le soir, dans mon lit, je suis ravie de ne pas être juge, car je suis incapable d'être aveugle. Je sais que j'agirais avec mes pulsions de protection, avec ma peur. Je ferme ma porte à clef. Le monde n'est pas à fuir. Mais je l'affronte avec prudence, sans m'enfermer dans mes murs.

Quand les médias nous montrent, nous rappellent, ou nient les pires aspects de l'humanité, cela nous renvoi à nos propre limite. Et il faut les regarder en face. Nous savons nous raccrocher à nos valeurs, notre éthique. Ceci met nos valeurs à rude épreuves, car occasionnellement, nous pouvons faire des écarts sur notre éthique. 

N'allez jamais croire que j'approuve les comportements que nous offre l'actualité de ces dernière semaines. Loin de là. Mais ma réprobation n'est pas encore devenu pour moi une occasion de nié mes valeurs et mon éthique. 

Voici un sujet qui n'est ni blanc, ni noir. Qui relève de chacun. Je n'appellerai pas à la haine, je ne l'approuverai pas. Je défendrai ma position. Mais je comprends cette peur. Je ne vous jetterai pas la pierre de penser que Michelle Martin est un monstre qui doit pourrir dans une cellule. Une part de moi le souhaite également de tout son être parce qu'elle trouve que c'est mérité.
Mais cette partie là n'a pas pris le dessus sur l'autre. Je sais, du plus profond de mes entrailles, que si un monstre essaie de toucher mes enfants la rage serra au dessus de tout. Je connais mes limites émotionnelles et je sais quand je les franchis.

Il n'y a pas de hasard si le film « Le droit de tuer » a fait tellement débat. Car il touche au fin fond de cette problématique.

J'aborde le monde avec prudence. Mes enfants ne vivent pas coupés du monde dans une bulle. Mais ils ne sont pas libres d'y aller sans nos yeux de parents. Je sais que je n'ai pas de super pouvoirs et je ne peux pas les protéger de tout. La nuit, quand ils dorment paisiblement, j'y pense. Mais je n'en suis pas esclave. J'essaie de trouver notre équilibre.