Voici une introduction qui pourrait avoir un arrière-goût de conclusion pour certains, mais qui à l’évidence n’est pas un fin. La pauvreté n’est pas belle à voir. Elle remplit souvent le cœur du spectateur d’une pitié aigre. La pauvreté, « ça n’arrive qu’aux autres ». C’est une affirmation rassurante. Mais mettre un voile d’illusion n’à jamais aider le monde à fonctionner. Vivre et assumer sa pauvreté, n’est ni mal, ni bien, et encore moins glorieux. C’est un mal nécessaire pour continuer à fonctionner.
La pauvreté au sein des classes moyenne est complexe. Nous sommes trop riches pour avoir de l’aide et trop pauvre pour vivre correctement. C’est une chose dont on ne parle pas vraiment. Les classes moyennes aujourd’hui s’endettes mais arrive plus ou moins à trouver un équilibre. Zéro en banque est un objectif chaque mois. Mais voilà, il y a le pauvre des classes moyennes. Toutes les portes se ferment devant lui. C’est une espèce rejeté par la société. Rien n’existe vraiment pour lui. Il y a l’aide au surendettement, mais on peut lui dire parfois « votre seule solution c’est de faire un prêt à la consommation ». On ne peut pas décemment dire « votre solution au surendettement est de vous surendetté encore plus ». Le pauvre des classes moyennes vient l’absurde. Il va peut-être gagner 100€ de trop, ou 15€ de trop pour gagner le droit à l’aide sociale, pour passer dans la tranche des pauvres. Une tranche qui n’est pas glorieuse, mais de l’aide existe pour les pauvres, bien plus que pour cette espèce.
Regardons ça avec un brin d’objectivité : le calcul du seuil de pauvreté : il est pour une personne isolée de 860€, pour une famille on effectue le calcule suivante on multiplie ce chiffre par une addition l’adulte de « base » + chaque autre adulte qui coute 0.5 de cette somme, tout enfant en dessous de 14 qui lui représente 0.3 de ce budget, ce qui donne pour ma famille : 1+0.5+0.3+0.3 =2,1 ce chiffre on le multiplie par le seuil de pauvreté de l’isolée : 860x2.1=1 806€(source de ce calcul).. Je suis largement au-dessous de ce calcul dans le revenu familial mensuel. Je ne vous rassure pas, être sous le seuil de pauvreté, ne donne droit à rien. Car c’est toujours trop pour les services sociaux. Être pauvre n’est pas une condition de prise en charge. Je n’ai pas assez d’entrée vis-à-vis des dépenses obligatoire. Si je recevais cette fameuse somme de 1806 € par mois, je n’aurais pas ces mots, ces maux. C’est crade quand on parle argent sans honte. Ce n’est pas joli. Sachez que lorsque j’avais 1 an enfant, j’avais déjà fait un certain nombre de démarche. Et bien, nous gagnions 20€ de trop à l’époque pour un avocat prodeo. 20€ ! Et j’étais déjà en dessous du seuil de pauvreté pour un ménage de 2 adultes et un enfant. J’ai la sensation que l’aide social estime ses droits d’entrée à l’aide sociale. Je ne trouve pas l’info pour savoir avec quelle sommes « on peut » enfin être aidé. Je ne veux pas être aidé, j’en ai besoin. Un pauvre vit un truc de fou. Il se voit un jour coupé du gaz et de l’électricité. On lui met un compteur à budget pour ces 2 aspects. Notre énergie est prépayée. Un autre gros scandale. Le gaz est plus cher en prépayé, pourquoi ? Parce qu’on préfère prendre plus et rembourser « un jour » au gens. (J’attends toujours). Ensuite, on subit directement l’augmentation de 30% du prix du gaz. Les gens « normaux » paie leur gaz pour l’hiver de façon étalé. Le pauvre paie à l’avance. On ne chauffe qu’une pièce, car on ne peut pas plus. Le pauvre n’a pas une bonne isolation de son bâtiment, parce qu’il est pauvre. Un serpent qui se mord la queue, on lui dit qu’il faut isoler mieux sa maison, mais pour isolé, il faut de l’argent mais il est pauvre, jamais il n’aura l’argent et on lui dit « mais c’est la seule solution ma bonne dame ».
J’ai faim. Moi adulte, il m’arrive d’avoir faim. Parce que le gaz n’est pas le seul à avoir augmenter. C’est aussi la nourriture. C’est là où j’en reviens au sujet de ce blog : ma conscience maternelle. J’ai faim, mais pas mes enfants. Je me sacrifie sans honte, sans culpabilité pour eux. C’est humain. Je mange parfois plus que mon compagnon car je ne peux pas me permettre d’être carencer. Car j’allaite.
Je suis une accros du bon plan. Je n’achète plus mes pommes de terre en grande surface, je vais chez les fermiers du coin, 15centime le kilo, y a pas photo.
Etre parent et pauvre, ce n’est pas être assis dans son fauteuil. C’est se battre pour trouver des solutions.
L’être social primaire dira : t’a qu’à pas faire d’instruction en famille, foutre ton gamin en garde comme tout le monde, arrêter d’allaiter, le passer au biberon, et puis bosser… Mais je ne vous ai pas dit : je travaille. De chez moi. Je ne gagne pas grand-chose. Mais je ne passe pas ma vie à regarder le ciel. Je bosse. Oui, je pourrais mettre mon fils en maternelle, sans considération pour son développement (si vous suivez le blog, j’ai déjà évoqué son langage). Je pourrais mettre le tout petit en crèche, sans me soucier que ça coute cher, surtout si on veut une crèche qui respect un minimum l’être humain qu’on a mis au monde. Une crèche qui accepte le lait maternelle tiré, qui accepte de ne pas donner de biberons et d’autre chose. Oui, une crèche comme ça, qui accepte le lait maternelle, c’est déjà l’enfer à trouver. Je pourrais lâcher ça, mais « non ». Je ne lâcherais pas ça. Je ne lâcherais pas quelque chose comme ça. Je pourrais vous dire que j’allaite aussi parce que je suis pauvre. C’est un bénéfice secondaire « allaiter » dans ma pauvreté. C’est la norme de mon espèce. Je n’ai rien contre le biberon. Chacun sa route, chacun son chemin.
Oui, je pourrais balancer mon gamin à la maternelle jésuite à côté de chez moi, sans pensé à rien. Mais je ne peux pas. Je n’ai pas fait des enfants pour agir sans pensée, dans le mouvement « comme tout le monde ». Non, j’ai fait des enfants, et j’ai mis longtemps à les faire. Je me suis construite humaine avant. J’étais vide. J’étais une coquille cassé.
Je pourrais scolariser mes enfants. Mais je ne crois qu’à l’école quand les parents démissionnent de la vis des enfants. J’ai fait le calcul : l’école ou le non école me coute le même prix (quoi qu’un élève coute très cher dans nos impôts). Si mes enfants vont à l’école je passerais quand même 2h chaque jour à les faire bosser, et c’est bizarre quand on fait de l’Instruction en famille en gros on passe 2h chaque jours à distiller de la connaissance. Je pourrais faire comme tout le monde mais ça ne changerais rien à ma situation financière. Je gagnerais toujours aussi peu. Et la vie me couterait plus cher. Car aller travailler, ce n’est pas gratuit. Le cout de mon quotidien n’est pas liée en soit à mes choix de vie.
Je suis pauvre mais mes enfants ne manquent de rien. Et je sature des conseils : rentre dans le train normal. Car je sais que ça augmenterais mes problème. Et franchement, je n’ai pas besoin de ça. Je n’ai pas besoin de ces commentaires inutiles. De ces commentaires qui croient que faire comme tout le monde est une solution. Je ne demande rien qu’une chose : que notre entrée d’argent soit suffisante à payer : le loyer, les dettes, la voiture (pour gagner cet argent), le gaz, l’électricité, l’eau, notre alimentation, un petit peu de matos pour les enfants (25€/mois)
Je sais, j’ai abordé un sujet qui est soit disant intime, comme ça, on se voile la face. Regardez les chez en face !
Je n’ai pas honte, mais je laisserais dorénavant ma porte close à qui n’est pas capable d’y faire face. J’ai la tête haute. J’ai le cœur haut. Je le dois à mes enfants. Une mère qui s’effondre est un drame qui tue une famille. Je finirais sur cette phrase que j’ai écrite avant-hier, quand mon cœur a connu une tempête : « Je n’étais qu’un château de cartes en ruine. Aujourd’hui, il ne me reste que des cendres acides. Je dois devenir un phénix. »